Les doutes....
Une fois n'est pas coutume....
Un post pour parler, s'exprimer....
Peut-être un peu nunuche, peut-être totalement inutile pour vous, peut-être même inutile pour moi...
A l'aube de mes 28 ans, une foule de questions se mélangent dans ma tête...
Comme vous le savez presque tous maintenant, les doutes de ma vie concernent en général mes difficultés physiques à devenir maman.
Ben oui.
Parce qu'à côté de ça, je sais ce que je veux dans la vie, et j'y arrive, en général (sauf gagner au loto, mais ça, bon....). Par exemple, le jour où j'ai décidé de lire Milk, il faut aller vite vite l'acheter, tout de suite, même si c'est dimanche et qu'il tombe des cordes, au grand désespoir de Jujumonmari, et avant, de celui de ma mère.
Enfin vous voyez. Je pense souvent que quand on veut quelque chose, on peut l'avoir. Oui mais voilà, il y a des choses pour lesquelles ça ne marche pas, malgré tout.
Et ça, et bien c'est vraiment pénible.
Parce que bien sûr, comme on arrive pas à l'avoir, c'est cette chose là, à laquelle on pense le plus.
Bon, maintenant, depuis cet été, où j'ai lâché prise, je n'y pense plus 24/24.
Mais, comme je le disais, dans très peu de temps, j'aurai 28 ans.
Si on compte bien, ça fait donc 4 ans que Jujumonmari et moi souhaitons devenir parents.
4 ans, même si ça passe vite, c'est long.
4 ans où on pense tous les jours ou presque à une idée fixe, c'est encore plus long.
4 ans où on ne vit que pour ça, où on ne veut plus rien prévoir parce "et si.....", c'est très très long.
4 ans où on voit pousser des bébés partout, c'est 4 ans de souffrances, souvent cachées, mais présentes quand même (et voilà, j'en connais une qui va encore culpabiliser!!!!! arrête tout de suite Émilie!)...
En 4 ans, on a le temps de bien réfléchir, beaucoup, longtemps, sur tout, et de mûrir aussi, je pense...
Alors aujourd'hui, j'ai des doutes.
Des doutes sur cette volonté, soi-disant si forte qu'elle nous mène à tout.
Je le sais maintenant, ça marche pas à tous les coups la volonté.
Des doutes sur l'envie de devenir maman.
Oui c'est dur à écrire, ça doit aussi être dur à lire.
Parce que quand on souffre longtemps comme ça, même si on croit que ça va mieux, la douleur, elle reste quand même. Elle se cache dans un coin de la tête. Parce que ce n'est pas une douleur physique, c'est plutôt une douleur psychique.
Et bon, moi, la douleur physique j'arrive à la traiter, je sais vaguement comment on fait, mais la douleur psychique, je sais pas.
Est-ce que j'ai encore envie de m'infliger tout ça? Ces rendez-vous, ces traitements, ce corps qui se modifie sous les aiguilles et les hormones, ces résultats qui ne sont pas à la hauteur de nos espérances, cette incompréhension de la part de beaucoup de gens, cette douleur psychique, ces vagues d'émotions, que parfois je retiens, parfois pas, ces questionnements par rapport au rôle des parents, le côté biologique ou non, ce parcours du combattant qu'est l'adoption, après avoir subi cette incapacité physique à concevoir, ces années à attendre, encore ,toujours.... Attendre.
Est-ce que finalement, je ne souffre pas plus de tout ça, de toutes ces questions posées sans cesse, plutôt que de la douleur de ne pas être maman?
C'est la grande question.
Peut-être que si, demain, nous choisissions de tout arrêter net, je ne souffrirai plus.
Parce que la question ne se poserait même plus.
Je penserais peut-être complètement à autre chose (et ne me dites pas que c'est là que ça risque de marcher! ça fait 4 ans que j'entends ça!!!!!!!!!!!)
Et si on restait tous les deux, Jujumonmari et moi?
Comme tout le monde, dans la vie, il y a des périodes meilleures que d'autres....
Chez moi, ça passe d'une bonne période à une moyenne période en très peu de temps....
Il me suffit de peu.
J'ai vu, il y a quelques jours, chez une des personnes qui comptent beaucoup pour moi, la vraie complicité qu'il peut y avoir entre un enfant et sa mère. Quoi qu'on en dise, on ne peut pas s'en rendre compte tant qu'on a pas été mère. Une espèce de vague d'émotion est passée. Parce que là, je me dis que je ne connaîtrai peut-être jamais ça.
Et puis j'ai vu aussi ce documentaire sur le déni de grossesse, il y a quelques jours. Je suis trop impliquée dans ce domaine pour en faire une quelconque critique. Mais certains passages m'ont marquée.
Alors les doutes reprennent....
Et on recommence.
Et on ne sait plus où on en est.
Et on en discute à deux.
Et on est pas toujours d'accord.
Mais malgré tout, la vie reprend son cours, et avec le sourire!